Spectacle slam des élèves du lycée français en compagnie de Micromega Journée de la Francophonie

Spectacle slam des élèves du lycée français en compagnie de Micromega Journée de la Francophonie

Poésie faite scène

Spectacle slam des élèves du lycée français en compagnie de Micromega

Journée de la Francophonie/ XIX Printemps des Poètes

Samedi 18 mars 2017

 

Dans le cadre du projet « Terre(s) d’Afrique(s) », le poète et slameur congolais Micromega a eu l’occasion de présenter son art à plusieurs classes des professeurs Baldelli, Musa, Morro et Samzun du lycée français de Kinshasa. Et dans celles-ci, il  a planté quelques petites graines de poètes qui ont grandi et poursuivi l’aventure avec lui, à travers l’écriture de textes poétiques sur la liberté, l’amour, l’égalité, la rage, l’Afrique, la langue et la fraternité. Ce samedi 18 mars 2017, sous la Grande Halle de l’Institut Français de Kinshasa, la scène du banquet de la francophonie mais aussi le XIXème printemps des poètes ont ainsi offert à ces jeunes poètes francophones l’occasion de slamer pendant trente minutes, sur la musique de Rolka, leurs propres textes mêlés à ceux de leurs  aînés, Guillaume Apollinaire, Paul Eluard, et accompagnés par la si belle langue de leur grand frère en Art, Micromega. Encore toutes nos félicitations à Azia (4A), Jaspe (4B), Mohamed, Sabrina, Archicol, Perle (4C), Ludovic, Lydia, Keziah, Christ (1ERE ES/L), Nabila (1ERE S) et un grand merci à Micromega Bandefu.

Voici un florilège des textes slamés par les élèves et Micromega lors de la journée de la francophonie, reproduits ici avec l’aimable autorisation de leurs auteurs :

LIBERTÉ – EGALITE – FRATERNITÉ

JASPE

Méchanceté gratuite

Crédibilité réduite

La peur règne autour de toi,

Qui es-tu pour faire autant de dégâts ?

La révolte est pour bientôt,

Je ne fais que passer le mot.

Crime allégé,

Pour la majorité.

Prise de conscience instantanée,

Croyant à la liberté.

SABRINA

La liberté de faire son choix

L’homosexualité,

De devenir ce que l’on veut

L’autonomie.

Égalité aujourd’hui, égalité demain, égalité toujours,

Elle prend le risque de choisir un chemin différent de celui des autres.

LYDIA

Homme ou femme on est tous pareil

Noir ou blanc on est tous frères

Mais dès qu’on parle d’entraide

On regarde ailleurs

Besoin de parité et de fraternité !

LYDIA

Ça rêve de bonheur par-ci par-là

Mais ça fait la guerre à gauche à droite

Ça fourre ses pieds dans tous les plats

Puis ça se plaint quand ça boîte !

KEZIAH

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté.

(Paul Eluard)

KEZIAH

Égalité ! Riche ! Pauvre !

Troupeau de nuages conduit par

un cœur arc-en-ciel !

Les couleurs différentes

font les mêmes ombres !

KEZIAH

Fraternité ! Famille ! Sourire !

Harmonie des cœurs des cordes d’une même lyre

Dansent et décorent l’avenue de l’avenir !

KEZIAH

Fraternité ! Partage ! Lumière !

Mes rêves embellis au contact de tes paupières !

Viens-y boire la vie à ma fontaine Molière !

LUDOVIC

Égalité ! Justice ! Éphémère

Juste ! Impartiale ! Et intègre !

Une justice passagère

Qui nous laisse un gout amer

Égalité ! Paroles ! Invisibles !

Bien conçues, qui s’énoncent clairement

Dont les mots pour le dire arrivent aisément

Mais transparentes pour le reste des sentiments

Égalité ! Espoirs ! Passé !

Un passé bercé par une utopie future

Et un passé bercé par une utopie passée

Égalité ! Ensemble ! Collectif !

Un collectif qui nous fait croire en tous

Sauf en nous

Sous peine d’être inconcrets

Égalité ! Jugés ! Anéantis !

Ces prisons qui nous protègent

Des victimes qu’elles renferment

Égalité ! Année ! Célébrer !

Les blessures du passé ont commencé à cicatriser

Lorsque Mr King a marqué les mémoires

Et que fimbu est devenu notre cri de victoire

AFRIQUE

CHRIS

Changer l’Afrique

Moi j’aime l’Afrique

Cette terre magnifique

Malheureusement dirigée par des illogiques

Qui ne font tout que pour le fric !

Noir et fier de l’être

Même si on a souffert hier

On a rien appris

On continue de s’autoflageller

On rêve d’être tous happy

Mais nos rêves finissent par geler !

Sortir l’Afrique de ce mauvais pas,

On peut y croire

Même s’il y a des coups bas.

Liberté, égalité on finira par les voir !

En Afrique l’égalité n’est pas une légalité !

Cette Afrique faible me fait pitié car tout est pété :

Pas de liberté d’expression,

Pas possible de parler sans qu’ils nous mettent la pression !

Cette Afrique en sang

N’a pas de sens !

Il n’y a guère de personnes qui choisissent d’aller à la guerre,

Mais ces dirigeants nous envoient régler leurs problèmes !

Je ressens plus de tristesse que Musset dans son poème !

Afrique surexploitée

Et déforestée !

Les dirigeants doivent arrêter !

Au lieu de cela ils continuent et permettent la pollution !

Ces gens font de la déforestation,

Vite il faut trouver une solution !

Assez ! Marre d’être tous entassés

Dans cette Afrique bête

Et muette

Qui ne veut pas penser !

Rebâtissons cette Afrique en chantier

Pour pouvoir chanter :

« Tout a changé ! »

AMOUR

NABILA :

Amour question de tous les temps.

Ils sont nombreux à se sacrifier pour cette passion !

Méritent-ils la mort pour cette raison ?

La réponse risque de mettre de la pression.

Comme le dit le petit-prince dans cette citation :

« Ce qui est essentiel est invisible pour les yeux

Car on ne voit bien qu’avec le cœur »

Ce cœur accroché à son âme-sœur !

AZYA :

Je ne sais pas lire dans tes lèvres

Ni décrocher la lune pour toi.

Je ne suis pas le soleil ni la lune.

Je ne suis que moi.

Mais je connais plein de choses

Que je pourrais te montrer sur le chemin de l’amour.

AZYA :

Ensemble on peut voler sans ailes,

Décrocher la lune

Et on peut donner des couleurs au ciel,

Dans ce monde où les gens sont des méchants, égoïstes

Et on peut crier haut et fort

Que le vrai grand amour existe.

PERLE :

Mon cœur est fermé et seul toi as les clés,

Jusqu’à ce jour il n’était qu’armure

Contre les murmures.

Je t’attends et tu le savais,

Mais je n’ai fait que t’ignorer

Car j’étais trop conne

Pour me rendre compte

Qu’au fond je t’aimais

PERLE :

Pourquoi je t’aime ?

Je me suis longtemps posée la question

Sans jamais trouver

Mais aujourd’hui je creuse dans mon cœur

Pour chercher la réponse

Dans le plus profond de mon âme

Je trouverai, car j’irai jusqu’au fin fond de la terre !

MOHAMED :

Quand je te regarde je te reconnais plus

Je me dis c’est pas la fille que j’ai connue

Mais la fille que j’ai perdue !

Je n’ai aucun respect ni honneur,

On me traite comme un  perdant

Et jamais comme un vainqueur,

Voilà pourquoi parfois je suis méchant.

Oui tout ça vient du cœur,

Je voudrais qu’on arrête

Car tu piques mon bonheur

Comme un poisson et ses arêtes.

J’ai commis le plus grand des crimes :

Je t’ai fortement aimée

Et je suis resté silencieux comme un mime,

Et je t’ai rien avoué !

POESIE FAITE SCÈNE(Extraits)

MICROMEGA

Cette poésie aux allures fugueuses qui déserte les biblio,

Cette plume aux impulsions baladeuses qui se rit de la polio,

Cette terre de lumière où pousse l’amour qu’arrose l’encre qui crie haut,

Cette place où l’Europe des troubadours rencontre l’Afrique des griots ;

Ce style qui glisse la musique nouvelle sous la parole ancienne

C’est la poésie faite mienne, poésie faite tienne, c’est la poésie faite scène.

J’écris à la main ma voix se fatigue, demande à Abd Al Malik

Si c’est normal ou bien magique, écris à Kerry James tes critiques ;

Nous avons une République des Lettres que ne gouverne que le son,

Je dis à ceux qui veulent me connaître : « Je ne slame pas, je parle de façon

A planter la graine de la verve ancienne dans la terre contemporaine »

C’est la poésie faite mienne, poésie faite tienne

Luxe lexical, élégance verbale : la plume de Grand Corps Malade,

Ce n’est pas de la poésie à deux balles, c’est Hugo qui modernise ses ballades.

De l’eau a coulé sous le pont Mirabeau depuis qu’Apollinaire a disparu,

Et si la main à plume sans Rimbaud vaut toujours la main à charrue

Néanmoins aujourd’hui la vague qui soulève les eaux de la Seine :

C’est la poésie faite mienne, poésie faite tienne, c’est la poésie faite scène.

Photos ateliers de préparation, c’est la poésie faite scène.

Spectacle 18 mars 2017